La Corée du Sud va rétablir le pacte limitant les activités militaires à la frontière nord-coréenne
La Corée du Sud a l'intention de rétablir un accord visant à suspendre certaines activités militaires le long de la frontière avec la Corée du Nord, a déclaré vendredi le président Lee Jae Myung, alors que son gouvernement cherche à améliorer les relations entre des voisins encore techniquement en guerre.
La Corée du Sud a l'intention de rétablir un accord visant à suspendre certaines activités militaires le long de la frontière avec la Corée du Nord, a déclaré vendredi le président Lee Jae Myung, alors que son gouvernement cherche à améliorer les relations entre des voisins encore techniquement en guerre.
L’accord militaire de 2018 visait à limiter le risque d’affrontements involontaires, mais il a été rompu après une montée des tensions.
QUE S'EST-IL PASSÉ EN 2018 ?
L'accord militaire global (CMA) signé entre les deux Corées est l'accord le plus substantiel issu de plusieurs mois de réunions historiques entre le dirigeant Kim Jong Un et le président sud-coréen de l'époque, Moon Jae-in.
Le 19 septembre 2018, le ministre de la Défense sud-coréen et son homologue nord-coréen ont signé l'accord de paix global (CMA) dans la capitale nord-coréenne, Pyongyang, sous les applaudissements polis des dirigeants présents.
En vertu de l'accord CMA, les deux pays ont convenu de « cesser complètement tous les actes hostiles l'un contre l'autre » et de mettre en œuvre des mesures de confiance militaire dans les domaines aérien, terrestre et maritime.
Les mesures comprenaient la fin des exercices militaires des deux parties près de la frontière, l'interdiction des exercices de tir réel dans certaines zones, l'imposition de zones d'exclusion aérienne, la suppression de certains postes de garde le long de la zone démilitarisée et le maintien de lignes directes.
Sur le terrain, les deux parties ont convenu de cesser complètement les exercices d’artillerie et les entraînements sur le terrain dans un rayon de 5 km (3 miles) de la ligne de démarcation militaire (MDL) entre les pays.
En mer, ils ont installé des couvercles sur les canons des canons navals et de l'artillerie côtière et ont fermé les sabords dans une zone tampon le long de la frontière maritime.
L'ACCORD MILITAIRE ÉCHOUÉ
Les négociations intercoréennes et de dénucléarisation étant depuis longtemps au point mort, l'accord militaire a commencé à se fracturer ces dernières années au milieu d'exercices et de démonstrations de force le long de la frontière fortifiée entre les deux Corées, alors qu'elles s'accusaient mutuellement de violations.
Le lancement par la Corée du Nord d'un satellite espion en 2023 a encore accru les tensions dans la péninsule coréenne, et les deux pays se sont éloignés du pacte de confiance.
Cette année-là, le Conseil de sécurité nationale de la Corée du Sud a décidé de « suspendre l'effet de l'article 1, clause 3 » établissant des zones d'exclusion aérienne à proximité de la frontière dans l'accord militaire de 2018, permettant à Séoul de rétablir les activités de reconnaissance et de surveillance le long de la frontière.
L'armée sud-coréenne a ensuite relancé la surveillance aérienne dans les zones frontalières, a déclaré le ministère de la Défense.
La Corée du Nord a en retour déclaré que son armée ne serait « jamais liée » par le pacte, déchirant l'accord et s'engageant à rétablir toutes les mesures militaires qu'elle avait interrompues en vertu de l'accord.
En juin 2024, l'ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré une suspension complète du pacte militaire en réponse à la décision de la Corée du Nord d'envoyer des centaines de ballons remplis de déchets à travers la frontière.
Plus tard cette année-là, alors que les hostilités s'intensifiaient, l'agence de presse officielle KCNA a déclaré que la Corée du Nord avait modifié sa constitution pour désigner le Sud comme un « État hostile ».
COMMENT PYONGYANG RÉAGIRA-T-IL ?
Le président Lee, qui a remporté des élections anticipées en juin, a cherché à renouer le dialogue avec Pyongyang après une période de tensions transfrontalières et a montré sa volonté de revenir au dialogue.
Il a vanté vendredi les efforts de son gouvernement pour apaiser les tensions, notamment en arrêtant le lancement de ballons lancés par des militants avec des tracts anti-Corée du Nord et en démantelant les émissions de propagande par haut-parleurs à travers la frontière.
La réaction de Pyongyang reste incertaine. Ces dernières semaines, de hauts responsables nord-coréens ont rejeté les mesures prises par le nouveau gouvernement libéral de Lee pour apaiser les tensions.
Certains analystes sont également sceptiques quant aux perspectives à court terme d’une réponse favorable de la Corée du Nord à de telles ouvertures.